26 ans après Tchernobyl
Conseil municipal du 19 avril 2012 : Projet de motion déposée par les élus EELV
Le 26 avril 1986, l’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Tchernobyl explosait, libérant dans l’atmosphère une quantité exceptionnelle de radioactivité.
Pour éteindre l’incendie et nettoyer la zone autour de la centrale, l’URSS envoie des « liquidateurs » – six cent mille en quatre ans – exposés à de fortes doses de radiations avec une protection minime. En sept mois, et dans l’urgence, ceux-ci vont bâtir un sarcophage sur l’enceinte éventrée du réacteur, renfermant encore 190 tonnes environ de combustible nucléaire.
Combien de morts, de cancers, de leucémies, de maladies cardiovasculaires ou de malformations dus aux irradiations comptabilise-t-on vingt six ans après l’explosion du réacteur n° 4 de Tchernobyl ?
Le plus lourd de conséquences est la situation des enfants d’aujourd’hui vivant dans les zones contaminées.
Le 11 mars 2011 à Fukushima au Japon, un accident dans un centrale nucléaire à provoqué des rejets 168 fois plus importants de césium radioactif que l’explosion d’ Hiroshima…
Cette catastrophe s’est produite dans un pays démocratique, à haut niveau technologique, pays qui a poussé très loin la culture de la protection contre les risques. Les autorités ont conseillé aux 130 000 résidents habitant entre 20 et 30 km de la centrale de quitter de territoire.
26 ans après la catastrophe de Tchernobyl, 1 an après celle de Fukushima, les élus EELV souhaitent une fois de plus rappeler que si le nucléaire a un avenir, il est à l’image de ces catastrophes.
Le choix du nucléaire, c’est courir le risque qu’un incendie, au départ mineur, endommage gravement le circuit primaire d’un réacteur et provoque ensuite des fuites d’eau radioactives sur le circuit de refroidissement de la centrale.
Le choix du nucléaire, c’est faire courir des risques énormes aux ouvriers travaillant dans ces centrales et à la population résidente autour de ces centrales.
Le choix du nucléaire, c’est engager des sommes considérables pour financer des grands travaux qui ne durent que le temps de la construction alors que le secteur des énergies renouvelables garantit lui 4 fois plus d’emplois durables.
C’est aussi poursuivre l’accumulation de déchets nucléaires pour lesquels on a toujours pas trouvé de solution et impacter durablement la sécurité des générations futures.
Le Conseil Municipal de Dieppe demande que le gouvernement nommé à l’ issue des prochaines élections présidentielles s’engage :
- à rééquilibrer la production française d’électricité en faveur des énergies renouvelables
- à réduire dans un premier temps la part du nucléaire dans la production électrique de 75% aujourd’hui à 50% en 2025
- au plan national fermer progressive ment 24 réacteurs, en commençant par l’arrêt immédiat de Fessenheim et ensuite des installations les plus vulnérables, par leur situation en zone sismique ou d’inondation, leur ancienneté et le coût des travaux nécessaires pour assurer la sécurité maximale.
- à procéder à une révision de la politique industrielle de l’ Etat français concernant les réacteurs de troisième génération mettant au cœur de notre nouvelle stratégie les questions de sûreté, d’intérêt économique et énergétique. Dans ce cadre, le projet d’EPR de Penly, qui n’est pas aujourd’hui justifié tant du point de vue industriel qu’énergétique, sera abandonné.
- à la création d’une filière industrielle française d’excellence concernant le démantèlement des installations nucléaires, dont un des pôles de formation pourrait se trouver à Dieppe dans le cadre des formations dispensées dans les lycées d’enseignement technologique et professionnel.